mardi 2 décembre 2008

La mort du Roi Tsongor

Laurent Gaudé
Avec la mort du roi Tsongor, je poursuis ma découverte de la bibliographie de L.Gaudé et autant le dire tout de suite, j'ai une nouvelle fois été happé par ce récit (peut-être devrais-je dire ce conte ou cette pièce). L.Gaudé nous emmène cette fois çi quelque part dans un empire, au cœur de l'Afrique ancestral. Un roi qui s'apprête à se suicider ; Deux hommes qui vont s'engager pendant plusieurs années dans une guerre fratricide pour la même femme ; Un enfant qui partira à travers le royaume pour construite sept temples à la mémoire de son père et c'est au cours de ce voyage qu'il découvrira le vrai visage de celui-ci.
Avec ce livre, notre auteur capte le lecteur d'une manière redoutable, des descriptions sanguinaires, des personnages venus de contrées lointaines. Tout s'enchaîne, pas de répit, pas d'autre choix, « aller au bout du livre pour en connaître le dénouement ».Avec ce roman, en 2002 L.Gaudé, a construit les murs porteurs de ses prochains romans ; la famille, la fierté, la parole donnée, l'honneur. Nous avons ici un roman poignant, passionnant.
"Lorsque Tsongor se leva, il eut immédiatement le sentiment que cette journée serait trop courte pour qu’il puisse s’acquitter de tout ce qu’il avait à faire. Il respira profondément. Il savait que le calme ne lui serait plus offert jusqu’au soir. Il salua Katabolonga qui se tenait à ses côtés. Et ce visage lui fit du bien. Il salua Katabolonga, mais celui-ci, au lieu de lui rendre son salut et de lui présenter son collier royal, comme il le faisait chaque matin, lui murmura à voix basse :"Tsongor, je veux te parler.- Je t’écoute, répondit le roi.
- C’est pour aujourd’hui, mon ami", dit Katabolonga. La voix du porteur avait quelque chose d’étrange, mais Tsongor n’y prêta pas attention. Il dit simplement : "Je sais." Et la journée commença."

Ce roman, résonne vraiment comme une fresque théâtrale, j'oserai même « Shakespearienne » L.Gaudé sait assurément capter l'attention du lecteur pour l'amener à réfléchir tout simplement sur la vie, la mort, la haine et le pouvoir.
L'écriture est belle et simple, un livre à lire absolument.

"Tu nous as offert une ville .Oui. Un massacre. Tel fut ton cadeau, tsongor…tu le sais. Tu étais parmi nous. C’est cela que tu nous as offert. Des monstres dont les mains, à jamais, auront l’odeur épaisse du sang. Je te maudis."



3 commentaires:

  1. J'ai une amie qui m'a dit le plus grand bien de ce roman (et il faudra quand même que je me décide un jour à lire un livre de Laurent Gaudé !).

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  2. Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai jamais eu envie de lire Laurent Gaudé, enfin si, je sais peut-être, ça doit être à cause du Masque et la Plume...

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  3. @brize : Je suis vraiment emballé par cet auteur !!!
    @Ys : Que s'est–il passé Au Masque et la Plume ?

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